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特輯篇101
金秀賢,金智媛,樸成焄,郭東延,李主儐,宋仲基,金甲洙,李美淑,鄭鎮榮,羅映姫,金貞蘭,全裴修,黃英熙,金道賢,張允柱,金周靈,尹普美,吳正世
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更至0020098241003集
李現,周雨彤,劉琳,方芳,吳俊霆,張熙唯,萬鵬,張弛,牛超,田玲,徐幸,張壘
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8集全
林依晨,許瑋甯,賀軍翔,柯震東,路斯明
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更至95集
暫無
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第37集完結
楊紫,許凱,牛駿峯,許齡月,張耀,何賽飛,姚安濂,吳彥姝
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更至40集
胡一天,張婧儀,吳希澤,盧昱曉,邊程,胡杏兒,劉佳,海一天,楊明娜,高雄,田淼,方楚彤,胡春楊,梁芷菁,黃思瑞,王喬熙,陳恆,張舒妍,鍾小淇,王麗娜,姚筱筱,殷玥
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完結
趙麗穎,林更新,辛雲來,何與,李嘉琦,曾黎,宣璐,劉冠麟,邱心志,黃澄澄,徐海喬,董潔,宋寧峯,周峻緯,王伊瑤,魏子昕,李子峯,黃羿,胡丹丹,周小川,陳震
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TC
古天樂,洪金寶,任賢齊,林峯,劉俊謙,黃德斌,伍允龍,鬍子彤,張文傑,廖子妤,郭富城,蔡思韻,黃梓樂
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更新至8集
邊佑錫,金惠奫,宋建熙,李承協
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20240504期
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第047集
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更至1102集
田中真弓,岡村明美,中井和哉,山口勝平,平田廣明,大谷育江,山口由裏子,矢尾一樹,長島雄一,池田秀一,古川登志夫,古谷徹,大塚周夫,津嘉山正種,草尾毅,大場真人,寶龜克壽,園部啓一,柴田秀勝,中博史,阪口大助,竹內順子,千葉繁,三石琴乃,掛川裕彥,堀秀行,田中秀幸,大友龍三郎,有本欽隆,大塚明夫,玄田哲章,小山茉美,土井美加,野田順子,渡邊美佐,野上尤加奈,林原惠美,水樹奈奈,園崎未惠,西原久美子,久川綾,澤城美雪,池澤春菜,齋藤千和,神谷浩史,浪川大輔,森久保祥太郎,石田彰,高木涉,檜山修之,子安武人,
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更新至8集
胡一天,梁潔,代旭,劉暢,孫嘉靈,吳芊盈,李殿尊,張瑤
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更至13集
徐璐,魏哲鳴,劉些寧,吳崇軒,程金銘,楊舒亦,鄧靖弘
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更至04話
福西勝也,加藤涉,瀨戶麻沙美
Walden (Diaries, Notes & Sketches) de Jonas Mekas États-Unis, 1969, 16mm, 180’, nb et coul., vostf filmé entre 1964 et1968, monté en 1968-1969
Walden est le premier des journaux de Jonas Mekas, rassemblés sous le titre générique Diaries, Notes & Sketches – le premier monté, même si Lost Lost Lost, achevé en 1976, montre la période précédente, de 1949 à 1963.
« Depuis 1950, je n’ai cessé de tenir mon journal filmé. Je me promenais avec ma Bolex en réagissant à la réalité immédiate : situations, amis, New York, saisons. […] Walden contient le matériel tourné de 1964 à 1968 monté dans l’ordre chronologique. La bande-son utilise les sons enregistrés à la même époque : voix, métro, bruits de rues, un peu de Chopin (je suis un romantique) et d’autres sons, significatifs ou non. »
Jonas Mekas
« Je n’ai pas disposé de ces longues plages de temps nécessaires à la préparation d’un scénario, puis au tournage, puis au montage, etc. Je n’ai eu que des bribes de temps qui ne m’ont permis de tourner que des bribes de film. Toute mon œuvre personnelle est devenue comme une série de notes. Je me disais : je vais faire tout ce que je peux aujourd’hui, parce que sinon je ne trouverai pas d’autre moment libre avant des semaines. Si je peux filmer une minute, je filme une minute. Si je peux filmer dix secondes, je filme dix secondes. Je prends ce que je peux, désespérément. Mais pendant longtemps, je n’ai pas visionné ce que je filmais et emmagasinais ainsi. Je me disais que tout ce que je faisais, c’était de l’entraînement. »
Jonas Mekas, 1972
« Walden de Jonas Mekas s’impose, près de trente ans plus tard, comme un document cinématographique essentiel de la vie artistique new-yorkaise à l’une de ses époques les plus grandioses. Sans jamais choquer ni se confesser, Mekas a imprégné chaque instant de ce très long film des nuances de sa personnalité. Parmi un vaste éventail de personnages, pour la plupart non nommés ou simplement appelés par leur prénom – bien que certains soient mondialement célèbres –, le seul portrait psychologique est celui du cinéaste lui-même : un poète lituanien exilé, fasciné et torturé par sa lente américanisation. Le film est dominé par un rythme staccato nerveux qui s’épanche régulièrement en grandes exaltations. En accumulant massivement des images, Mekas s’est constitué des archives uniques en leur genre pour assembler ce journal visuel, le premier d’une longue série. Aucun autre film ne restitue à ce point la sensation propre à ce temps et à ce lieu, telle qu’on peut la retrouver en regardant le film aujourd’hui. En tant que personnage secondaire apparaissant régulièrement devant la caméra de mon ami, je suis conscient combien sa représentation des autres reste fragmentaire et elliptique, et cependant ces images sont devenues pour moi les indices visuels les plus forts de la personne que j’étais il y a trente ans. Ceci est peut-être la clé de l’œuvre de Mekas : sa découverte d’une forme cinématographique laissant transparaître ses changements d’humeur, sans imposer un masque cohérent de lui-même. Il a ainsi construit une oeuvre qui laisse les autres apparaître dans leur ambiguïté phénoménale. »
P. Adams Sitney, 1996, Le Livre de Walden, éd. Paris Expérimental, 1997
« Disons que, cinématographiquement parlant, il n’y a peut-être rien de plus beau que les trois premiers plans de Walden : des arbres dans un parc bleuté par les reflets du soleil d’hiver, la neige et l’aube du printemps ; du temps, proustien ou haché en haïku, du temps qui tient dans la main, du souvenir partout. »
Philippe Azoury, « Vivace Jonas Mekas », Libération, 31 octobre 2000